Présentation
"Entre tous les gastronomes, il n'y a vraiment qu'un trait commun : la bonne humeur et le bon humour", aimait à dire l'Angevin Maurice-Edmond Sailland,dit Curnonsky, le prince des gastronomes.

Pendant 60 ans, après ses études secondaires à l'externat Saint Maurille à Angers, Maurice-Edmond Sailland, venu à Paris, écrira plus de cent ouvrages, créera la chronique "Les lundis de Michelin" qui paraît pour la première fois dans le "Journal" le lundi 25 novembre 1907.Elle sera signée "Bibemdum" le 2 mars 1908. Tout au long de sa vie, il ne cessa de faire connaître les merveilles culinaires de nos provinces.Grâce à lui, des recettes ont été ressuscitées et la gastronomie régionale, tout en restant fidèle à ses origines, a connu une nouvelle jeunesse qui a fait d'elle le complément indispensable du tourisme. La gastronomie fit son apparition au salon d'automne sous le nom du IX ème art. Curnonsky présidait les repas où défilait le Tout-Paris gourmand. En 1927, Curnonsky est élu prince des gastronomes et l'année suivante, il fonde l'Académie des gastronomes, réalisant le voeu de Brillat-Savarin. C'était une académie "établie sur les bases immuables du plaisir et de la nécessité". Les gourmands éclairés et les convives aimables en sont les membres.

La fourchette y tenait lieu d'épée. Curnonsky aimait à dire que son enfance avait été bien nourrie de la fine et délicate cuisine de son pays natal, cet "aimable Anjou" auquel il gardait, sur ses vieux jours, une dilection particulière, "car l'Anjou mérite qu'on l'appelle le paradis des digestions calmes". Pour lui, sa province natale "qui est l'âme de la vieille France", est "une des sources de son histoire, un battement de son coeur". Il aimait , en effet, s'attabler devant un plat empreint de "perfection simple" et souhaitait des plats odorants, mijotés, admirables. Il a su maintenir les traditions de la gastronomie française, qui ont fait la gloire et le charme de notre pays. Il voulait "que les choses aient le goût de ce qu"elles sont". Curnonsky fut un novateur, il a su prouver que la cuisine a besoin de création, de culture, d'intuition. L'Anjou peut être fier de lui et remercier son père, qui était Saumurois, de l'avoir créé.

Michel Sy
Président des amis de Curnonsky